
Nous soutenons l'Association Razan'ny Vohibola: l'impunité menace la sécurité des activistes et des lanceurs d'alerte environnementaux
Angélique Décampe est la présidente de l’association communautaire Razan’ny Vohibola, qui cogère la forêt de Vohibola, située près du canal des Pangalanes, en collaboration avec la Direction Régionale de l’Environnement et du Développement Durable (DREDD) de Toamasina.
D’une superficie d’environ 2 800 hectares, la forêt de Vohibola, qui fait partie du domaine privé de l’Etat, abrite une faune et une flore endémiques d’une grande richesse. On peut notamment y trouver le plus petit caméléon et la plus petite grenouille au monde.
Angélique et son mari Stéphane, hôteliers de profession, sont très attachés à la forêt de Vohibola et se sont depuis longtemps engagés personnellement dans sa protection. Ils y dénoncent régulièrement des coupes illégales de bois, de charbonnage illicite et du commerce illégal de lémuriens par des trafiquants qui, pour commettre leurs méfaits, n’hésitent pas à brûler la forêt.
En retour, Angélique et Stéphane sont régulièrement menacés par ces trafiquants, qui font parfois l’objet d’arrestations, mais rarement de condamnation par la Justice. Cette situation d’impunité les mets en danger, ainsi que les autres membres de l’association Razan’ny Vohibola, et contribue à accélérer les destructions dans la forêt de Vohibola.
Alors que se tiendra demain, jeusi 23 Juin 2022, à Brickaville le procès d’un présumé braconnier arrêté lors d’une descente de la DREDD dans la forêt de Vohibila pour des faits de charbonnage illicite, Transparency International-Initiative Madagascar (TI-IM), l’Alliance Voahary Gasy (AVG) et INDRY saluent le courage et l’abnégation d’Angélique et de Stéphane ainsi que des autres membres de l’association Razan’ny Vohibola pour protgéer l’une des dernières forêts primaires de l’est de la grande île.
Pour éviter que d’autres défenseurs et lanceurs d’alerte comme le défunt Henri RAKOTOARISOA ne subissent des représailles pour leur action en faveur de la protection de l’environnement, nous enjoignons la Justice à punir sévèrement les criminels environnementaux. Par ailleurs, nous réitérons que l’adoption d’un cadre juridique de protection des défenseurs des droits humains et des lanceurs d’alerte à Madagscar est plus urgente que jamais, alors que les menaces qui pèsent sur l’environnement et ses protecteurs vont en s’intensifiant.
Fait à Antananarivo, le 22 juin 2022